Qu’est-ce que Parcoursup, le nouveau nom d’APB ?

Recto Versoi Parcoursup

Parcoursup, enfin ! Sorti mardi 21 novembre, ce nom va remplacer APB (Admission Post-Bac), nom dont la simple évocation faisait figure d’épouvantail auprès des jeunes lycéens, bacheliers ou étudiants, comme de leurs parents.
Evènement important pour tout ce qui concerne l’orientation scolaire et professionnelle des jeunes, ce changement de nom et de système engendre des modifications importantes de fonctionnement, détaillées ci-dessous, mais laisse sans réponse certaines questions liées au conseil et au timing des réflexions ou décisions sur l’orientation.

Parcoursup, un nouveau nom choisi par les lycéens, étudiants et leurs parents

Parcoursup est le nouveau nom de la plateforme d’Admission Post-Bac, dévoilé ce mardi par Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur. Cette annonce intervient la veille de sa présentation en Conseil des ministres du projet de loi sur l’accès à l’université.

Parcoursup est le nom qui a été choisi par 20 000 lycéens, étudiants et parents suite à une consultation lancée par le ministère de l’Enseignement supérieur sur internet.
Ils pouvaient choisir entre 5 propositions : « Parcoursup », « Mes études post-bac », « Devenir étudiant », «Parcours étudiant » et « Réussir sup ».
« Parcoursup » a remporté 42,8% des suffrages et en deuxième position « Mes études post-bac » a recueilli 23% des votes. Les votants ont donc fait le choix d’exclure la notion de « post-bac », certainement trop liée au nom « APB » !

Parcoursup, c'est quoi ? Qu’est-ce qui va changer sur la plateforme ?

La nouvelle plateforme Parcoursup va ouvrir le 15 janvier 2018. A partir du 22 janvier, les candidats pourront y inscrire leurs vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur. Plus qu’un nouveau nom, Parcoursup est une nouvelle procédure avec de nombreux changements annoncés :

  • Plus de tirage au sort
  • Plus de classement des vœux
  • 10 vœux maximum (contre 24 vœux avant)
  • Possibilité de laisser une réponse en attente même en cas de réponse positive
  • Possibilité de postuler à n’importe quel type de filières
  • Ouverture relative pour accéder à d’autres académies
  • Une commission proposera des solutions pour ceux sans solution existante… sur quels critères, par qui… ?
  • Augmentation des capacités pour les filières surchargées… en tenant compte des débouchés ?
  • Un avis des conseils de classe uniquement consultatif
  • Des attendus seront définis pour les licences non sélectives (par exemple en Staps)
  • L’inscription dans une formation en licence générale sera subordonnée dans certains cas à un dispositif d’accompagnement pédagogique ou parcours de formation personnalisé
  • Parcoursup 2018 ouvert y compris aux bacheliers 2017
  • … et d’autres nouveautés à venir !

Avec Parcoursup, des questions essentielles concernant l’orientation sont encore sans réponse

Parcoursup, c’est donc un outil au service de l’orientation… mais ce n’est qu’un outil.
Derrière ce flot de nouveautés, et de bonnes intentions, subsistent deux problèmes essentiels, qui renvoient aux fondements même de la question de l’orientation : qui gère ces questions, sur la base de quelles compétences, et aussi quand s’en occupe-t-on ?

A la question du qui ?, il paraît nécessaire voire indispensable de revenir aux fondamentaux : l’orientation scolaire d’un jeune, c’est aussi un choix de vie professionnelle, et par là même un choix de vie au sens large.

Or pour réfléchir à son orientation, un jeune va devoir prendre en compte aux moins quatre facteurs principaux :

  • Sa personnalité, avec la connaissance de soi et l’estime de soi
  • Son dossier scolaire, avec notamment les bulletins du lycée et des trimestres/années pris en compte
  • Ses capacités intellectuelles intrinsèques qui, malheureusement, ne sont pas toujours corrélées au niveau scolaire
  • Son ambition sociale à terme, à savoir quel type de vie le jeune souhaite avoir, à quel endroit, avec quels moyens, avec quelle répartition vie professionnelle/vie privée etc.

A partir de là, quels sont les facteurs analysés aujourd’hui, et demain avec Parcoursup ? Un seul, à savoir le dossier scolaire. C’est normal puisque tout l’encadrement éducatif est compétent sur ce point mais pas sur les autres : pas de psychologues chez les professeurs ou proviseurs, pas d’analyse du potentiel, pas de connaissance suffisante du monde professionnel…

 

A la question du quand ?, la réponse apportée encore aujourd’hui est « en Terminale », quel que soit le contenu de chaque Conseil de classe… Or qui peut vraiment, pour choisir sa vie, prendre du recul sur sa personnalité, ses capacités, ses ambitions en envisageant la question alors même qu’il est dans la dernière ligne droite et qu’il prépare le Bac ?

Sans compter que la Terminale arrive trop tard pour donner du sens à son investissement scolaire, comme pour exploiter au mieux son potentiel, quel qu’il soit : une démarche de ce type se fait dans la durée, en se préparant dès la fin du collège, voire avant.

 

Voilà pourquoi le lifting d’APB avec Parcoursup, aussi travaillé ou optimisé soit-il, ne rajeunit pas ce système d’orientation qui ne tient pas debout et qui va continuer à vivoter sur de mauvaises bases.

 

 

Publié par Recto Versoi le 20/12/2017