Etudes supérieures : de l'orientation scolaire à l'orientation professionnelle
 

Orientation scolaire et professionnelle des jeunes

Réorientation, remises en question, investissements pour l’avenir, pression de l’entourage… les études supérieures sont certainement une des phases les plus délicates à appréhender en terme d’enjeu. Comment savoir si l’on a choisi le bon parcours ? Que la filière choisie nous correspondra à l’issue de notre diplôme ? Comment être assuré de la qualité de notre formation ? Comment faire les bons choix après de multiples remises en question, sans compter la pression de notre entourage, le nombre important d'écoles ou encore les nouvelles formations qui émergent ? 

Toutes ces questions préoccupent - le mot est faible - les étudiants, de la sortie du lycée à l’obtention de leur diplôme, voire même jusqu’à leur insertion professionnelle. 

Enseignement supérieur privé : les « écoles de niche », un marché florissant

 

Tout d’abord quelques chiffres 

Le taux de poursuite d’études des lycéens vers l’université est en baisse, et ce quelle que soit la série du baccalauréat. En 2017, le nombre de lauréats au bac était en progression de 3,2% par rapport à l’année précédente, pour une progression de 2,5% d’inscrits à l’université, d’après le ministère de l’Enseignement supérieur. 

Ce décalage est encore plus fort pour les titulaires d’un bac professionnel : 

-14,8% d’inscrits à l'université à la rentrée 2017 contre seulement -1,7% de lauréats la même année. 

Ce décalage se poursuit également à l’issue d’une première année d’études. Plus d’un étudiant sur 3 ne poursuit pas dans le même cursus ou ne valide pas son année du premier coup. Il s’agit d’un moment déterminant pour le reste du parcours, car de nombreux étudiants se découragent ou remettent en question leur légitimité à poursuivre des études supérieures. 

C’est aussi dans ce genre de situation que le bilan d’orientation est nécessaire pour faire un point sur ses capacités, ses ambitions et ses possibilités d’accès au marché du travail. 

 

Quelques formations que vous ne connaissez sûrement pas...

  • Ecole de DJ : après une première école des DJ ouverte à Lyon en 2001, l’UCPA a inauguré celle du Futuroscope de Poitiers (Vienne) en 2014, qui délivre des titres inscrits au répertoire national des certifications professionnelles.
  • Ecole Supérieure du Parfum : créée en 2011, elle est située à Paris.
  • Paris School of Sport : co-fondée par Teddy Riner, elle souhaite répondre aux problèmes des filières dites “soustension”, dont STAPS fait partie. 
  • E-artsup : fondée dès 2001 par le groupe Ionis, cette école de création numérique et d’arts graphiques a fait du game design son principal atout.
  • Sup de luxe : école parisienne depuis plus de 30 ans. Le secteur du luxe est toujours en perpétuelle croissance et cela pourrait permettre notamment au secteur de la gastronomie de se relancer grâce à l'intégration d'un nouveau cycle, Sup de Goût, parrainé par Alain Ducasse.

Une insertion professionnelle rapide dans des domaines en vogue ? C’est ce que promettent ces écoles aux étudiants, de plus en plus intéressés par des formations précises, moins généralistes et surtout moins longues. Effectivement, le décrochage des études supérieures est en grande partie dû à cela, des études trop longues pour un diplôme dont on ne comprend plus vraiment le sens. S’ajoute à cela la "banalité" d’obtenir aujourd’hui le niveau bac+5, qui fait donc peur aux futurs diplômés par rapport à leur insertion professionnelle. 

De plus en plus d’écoles “non classées" ou "moins reconnues" apparaissent dans le but de répondre exclusivement aux besoins des entreprises, en formant les jeunes aux réalités du terrain. Car beaucoup s’accordent à le dire : le classement, le prestige et le réseau ne font pas tout une fois arrivé sur le marché du travail, il faut encore que son métier convienne au jeune actif. “On ne vit pas d’une passion ou d’un rêve. On travaille, on apprend, on se forme à un métier dont la réalité peut se révéler décevante”, prévient Florimond Zipper, 28 ans, major de promo de l’école DJ-UCPA de Lyon en 2010. 

 

Ces métiers inattendus qu’enseigne aussi l’université

En un an seulement, des licences professionnelles rares permettent de se spécialiser après des études courtes, de rebondir après un échec ou de se reconvertir.

Détective privé, agent de port de plaisance, technicien dans le nucléaire… autant de licences professionnelles qui préparent chacune une petite vingtaine d’étudiants à ce type de métiers dits « de niche », que les universités tentent de ne pas laisser aux seules écoles privées.

Se spécialiser après un bac + 2 ? Rebondir à la suite d’un échec ? Se reconvertir ? Autant de raisons qu’il est possible d’explorer lors d'un coaching d’orientation scolaire et professionnelle, afin de définir au mieux la future étape de son projet. En effet, se relancer trop vite dans un nouveau domaine peut s’avérer être un échec de plus et faire perdre petit à petit le sens des études supérieures, une année de plus et surtout beaucoup de confiance. 

Nouvelle tendance : la réorientation vers des métiers manuels

Des milliers de jeunes diplômés de niveau bac+5 déçus par le marché du travail choisissent chaque année de se réorienter vers des métiers manuels.

Selon l’APEC, 14 % des jeunes diplômés de niveau Bac +5 déclarent avoir vécu un changement significatif d’orientation professionnelle dans les deux années suivant l’obtention de leur diplôme.

 

Du management au CAP Boucherie…

Augustin, 26 ans, est diplômé de Grenoble école de management (GEM). Un avenir tout tracé l’attendait dans le monde de l’entreprise.

Son parcours, comme celui de nombreux jeunes qui ont répondu à un appel à témoignages lancé par Le Monde.fr sur les diplômés du supérieur qui se sont réorientés vers les métiers manuels, a commencé par une désillusion : la rencontre avec le monde du travail.

« J’étais en alternance dans un groupe industriel. Je faisais des études de marché. Tout était lent et la hiérarchie très pesante. Il y avait beaucoup de jeux de pouvoir qui me dépassaient. Je ne me sentais pas à ma place », se remémore-t-il.

Augustin cherche à partir et trouve un poste dans une association, où, pense-t-il, son rôle aura plus de sens. Nouvelle désillusion. « Je suis tombé dans une petite structure de réinsertion par le sport de jeunes en difficulté. Le patron était tyrannique et m’a pris pour cible". Après un temps de réflexion, il démissionne, angoisse pour son avenir, et se découvre une nouvelle vocation : boucher.

 

Le dénominateur commun est la déception 

Ce désenchantement face au monde du travail, largement analysé par les sociologues, est aussi intrinsèquement lié aux difficultés d’orientation, orientation dans laquelle les parents jouent un rôle déterminant. Augustin, l’apprenti boucher, se rappelle qu’à l’adolescence il voulait faire un CAP Pâtisserie. Se heurtant à la désapprobation de ses parents - le fameux « passe ton bac d’abord  " - , il terminera quand même son école de commerce. Ses parents ont obtenu " leur "diplôme. Et un emprunt de 40 000 euros à rembourser.

Autre exemple, Emilie peine à démissionner de son CDI dans une compagnie maritime au Havre (Seine-Maritime). « J’ai un bac+5 en commerce international, je suis assise toute la journée devant deux PC à faire des copier-coller de messagerie Outlook. Je n’ai qu’une envie, c’est quitter cette vie et ce travail qui n’a aucun sens. Je voudrais faire de l’apiculture, mais j’ai peur de l’échec », explique-t-elle, dans un article du Monde. 

Ceux qui sont allés jusqu’au bout de la logique de réorientation se déclarent "satisfaits de leurs choix et heureux de ce changement", souligne l’APEC. "Les obstacles et difficultés qu’ils ont surmontés sont finalement l’objet d’une certaine fierté."

Cela prouve à quel point la remise en question de son projet scolaire ou professionnel peut être bénéfique si l'on ne se sent plus à sa place dans le parcours commencé. Les bilans et coaching d'orientation répondent justement à cette problématique.

Une conclusion qui montre qu’une partie de la jeune génération est prête à se retrousser les manches et à utiliser ses mains parce qu’elle n’a plus envie de s’épuiser (burn-out), de s’ennuyer (bore-out) ou de faire un travail inutile (bullshit jobs, générateurs de brown-out). En somme, des digital natives prêts à faire autre chose de leurs doigts que taper sur un clavier...

 

Publié par RV le 16/07/2019